Étude clinique à long terme et mutations HAVCR2 chez 70 patients atteints de lymphome T sous cutané à type de panniculite - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les lymphomes T sous-cutanés à type de panniculite (SPTCL, subcutaneous panniculitis T cell lymphoma) sont une forme rare de lymphome T cutané d’évolution classiquement indolente, néanmoins certains patients ont une évolution agressive dont les déterminants sont mal connus. Une étude récente a identifié une mutation germinale de HAVCR2 (codant pour TIM-3, récepteur d’inhibiteur de checkpoint) dans des cas familiaux de SPTCL, notamment dans des populations asiatiques et de l’Océan Pacifique. La prévalence de cette mutation dans les cas sporadiques n’est pas connue. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques, histologiques et le suivi d’une large cohorte de SPTCL et d’étudier la prévalence des mutations HAVCR2 dans les formes sporadiques.
Matériel et méthodes |
Les cas ont été identifiés dans la base de données du GFELC, le diagnostic confirmé par un pathologiste expert du GFELC. Les données cliniques, histologiques et l’évolution ont été recueillies après un suivi médian de 35 mois (5jours-22 ans). La mutation de TIM-3 était recherchée par séquençage sur le tissu tumoral ou sur le sang.
Résultats |
70 cas ont été inclus (55 femmes) d’âge médian de 42 ans (1–90 ans). 37 % avaient un antécédent d’auto-immunité, notamment de lupus (38 %). La présentation clinique la plus fréquente était celle de petits nodules (1–5cm) sous-cutanés multiples situés aux membres. Soixante-huit pourcent avaient des signes B associés. Un syndrome d’activation macrophagique (SAM), était trouvé chez 12 patients (18 %), dont 5 formes graves (pris en charge en soins intensifs). Des auto-anticorps ont été détecté chez 62 % des patients, notamment des anticorps anti-nucléaires (58 %) (Annexe A). Chez 9 patients, une forme histologique frontière avec une panniculite lupique était trouvée. L’analyse PCR a révélé une mutation HAVCR2 chez 10/49 (20 %) des patients présentant un matériel lésionnel approprié (caractère germinal confirmé pour 6 patients), d’origine cambodgienne, vietnamienne, calédonienne, tahitienne, marocaine, algérienne et de l’océan Indien (inconnue dans 2). Le SAM était plus fréquent (4/10 versus 5/39) et significativement plus grave (3/10 versus 0, p=0,006) chez les patients mutés. La plupart des patients ont reçu un traitement immunomodulateur en 1ère ligne (76,5 %; Annexe A); les patients atteints de SAM sévère ont nécessité une greffe autologue de cellules souches ou une chimiothérapie à base d’étoposide. Sur les 67 patients avec des données de suivi, 49 (73 %) étaient en réponse complète au dernier suivi, 32 % ont rechuté (sans association significative avec une mutation de HAVCR2), 5 sont décédés, un (sans mutation de HAVCR2) de SPTCL.
Conclusion |
Cette étude est la plus grande série de SPTCL. Nos résultats mettent en évidence de rares mutations germinales de HAVCR2 dans le SPTCL sporadique, mais associées à des formes de SAM sévère.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lymphome cutané, Panniculite, TIM-3
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.144. |
Vol 146 - N° 12S
P. A124-A125 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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